DE LA FINE BRUME À L'ÉPAIS BROUILLARD
Que vous soyez face à de la brume (visibilité à peine altérée) ou du brouillard (visibilité très réduite), allumez vos feux de croisement et adaptez votre vitesse à la visibilité. Dans le brouillard, les feux de route ne sont pas utiles car ils se réfléchissent contre le mur de gouttelettes d'eau en suspension et réduisent la visibilité au lieu de l'améliorer. Une autre erreur courante est d'allumer les feux de brouillard dès le moindre signe de brume. Les feux de brouillard arrière peuvent distraire et éblouir les conducteurs qui vous suivent. Ne les allumez que lorsque la visibilité est inférieure à 100 mètres.
Vérifiez de temps en temps qu'il ne se soit pas formé de la condensation sur les vitres dans l'habitacle. Allumez le chauffage de votre pare-brise et de votre lunette arrière pour les désembuer. Résistez à l'envie de vous rapprocher du véhicule qui se trouve devant vous afin de mieux voir ses feux arrière et ainsi mieux lire la route.
Faites exactement l'inverse en augmentant vos distances de sécurité, car le sol étant humide, il est glissant. Gardez un œil sur la température extérieure. Le brouillard et la brume créent une fine couche d'humidité sur la chaussée et si la température chute, du verglas peut se former.
DU CRACHIN À LA PLUIE DE GRÊLONS
Que la pluie soit fine ou abondante, votre premier geste est d'actionner les essuie-glaces (ou l'allumage automatique de la voiture s'en charge). Ayez en même temps le réflexe d'allumer vos feux de croisement (et là, attention, il n'est pas certain que l'allumage automatique des feux se mette en fonction car la luminosité peut encore être correcte).
S'il pleut très fort et que la visibilité est très altérée, il est autorisé d'allumer les feux de brouillard avant. Les limitations de vitesse, par temps de pluie, changent et il faut donc modérer son appui sur la pédale de droite. Comme l'adhérence au sol diminue, les distances de freinage s'allongent. Par conséquent, il faut augmenter vos distances de sécurité. Lorsque vous êtes amené à traverser une grande flaque d'eau, le risque d'aquaplaning augmente. Si subitement la direction vous semble légère (impression de flottement du véhicule), levez le pied de l'accélérateur et laissez le frein moteur agir jusqu'à ce que vous ayez retrouvé la sensation d'adhérer à nouveau à la route. Ne freinez pas, ou alors très faiblement, pour créer un peu de frictions et de chaleur sur les disques et les plaquettes afin de tenter de les assécher. Pour les changements de direction, l'usage des clignotants doit se faire un peu plus en amont car il faut éviter de surprendre les autres usagers. Si la visibilité est très réduite (forte averse ou grêlons), il est parfois préférable de s'arrêter sur le côté et de laisser passer le phénomène.
DE QUELQUES FLOCONS À LA TEMPÊTE…
La conduite sur neige, par le fait qu'elle est inhabituelle et quelque peu déroutante (repères visuels faussés, réaction du véhicule différente, systèmes aides à la conduite plus prévenants) peut vous paraître stressante. C'est pourtant en restant le plus détendu possible que vous vous en sortirez le mieux. Comme pour la pluie ou le brouillard, il faut voir et se faire voir.
L'allumage des feux de croisement est un minimum. Les feux de brouillard avant peuvent aussi être mis en fonction. Il ne faut réserver l'usage des feux de brouillard arrière que lorsque les chutes de neige sont très abondantes.
La crispation sur le volant ne va aucunement aider la voiture à mieux tenir la route, donc autant éviter de mettre trop de tension dans ses épaules, ses bras et ses mains. Le meilleur conseil est de regarder loin et de rester concentré, de façon à être en avance sur les situations, à prévoir les actions des autres usagers et à agir en conséquence. Pour ne pas mettre trop de contrainte sur les pneumatiques et de risquer la perte d'adhérence, il faut rouler lentement, calmement et agir avec douceur sur les commandes.
Les distances de sécurité doivent être augmentées (jusqu'à 4 fois plus que par temps sec !). S'il n'y a personne autour de vous et que l'endroit s'y prête, faites un test, à vitesse très faible, en freinant : vous aurez alors une idée de l'adhérence disponible. Plus l'ABS va se mettre en fonction tôt (voir encadré sur les systèmes d'aide à la conduite), plus ça glisse. S'il faut monter des chaînes à neige, celles-ci doivent être à la taille des pneus et installées sur les roues motrices. Bien évidemment, vous vous serez entraîné à les poser chez vous, au calme, dans un endroit sécurisé, éventuellement avec l'aide d'un professionnel ou de quelqu'un d'expérimenté. En ce qui concerne la conduite avec les chaînes à neige, elle doit être, elle aussi, empreinte de douceur et d'anticipation. Afin de préserver les chaînes, les pneus et les organes de direction, veillez à ne pas rouler au-delà de 40 km/h.
DES PLAQUES DE VERGLAS AU GLAÇAGE
C'est certainement la situation la plus délicate à appréhender. Les moments de la journée et les lieux qui doivent vous mettre en alerte sont :
- tôt le matin ou en début de soirée ;
- la journée si le soleil n'a pas réussi à réchauffer suffisamment l'atmosphère ;
- les endroits à l'ombre, les ponts, les viaducs, les routes peu fréquentées, les sous-bois, les zones marécageuses.
Voici quelques indices pour repérer la présence du verglas :
- la température extérieure est proche de zéro ;
- le pare-brise et les vitres gèlent ;
- le sol paraît très lisse et brillant ;
- les véhicules devant vous vous semblent avoir des soucis d'adhérence ;
- le voyant ou le message “verglas“ apparaît sur le tableau de bord ;
- le panneau “verglas fréquent” à l'approche des zones à risques.
Les plaques de verglas
Lorsque vous roulez sur une plaque de verglas et que vous sentez que votre véhicule commence à perdre de l'adhérence, le meilleur conseil est de ne surtout pas freiner. À l'inverse, il faut décélérer. Si vos roues arrière perdent totalement l'adhérence, on parle alors de dérapage ou de survirage. Sans paniquer, placez vos yeux vers l'endroit où vous voulez aller. Instinctivement vos mains sauront quoi faire (contre-braquer) car vous leur indiquez l'endroit où il faut amener le véhicule.
Si le tête à queue est inévitable (votre véhicule se place à + de 45° par rapport à la route) appuyez fortement sur la pédale de frein jusqu'à l'arrêt du véhicule, il n'y a rien à faire d'autre. La voiture devrait s'arrêter rapidement, en restant sur sa trajectoire si vous ne roulez pas trop vite. Si ce sont les roues avant qui perdent totalement l'adhérence cela sera beaucoup plus compliqué car vous perdez la direction de la voiture. Il faut alors que la vitesse soit très faible pour espérer retrouver de l'adhérence. On parle de glissade ou de sous virage. Le rôle du regard sera le même, le résultat sur le volant sera par contre un peu différent car il faudra réduire l'angle de braquage pour accompagner la glissade à la condition qu'il n'y ait pas d'obstacle ou que vous ne soyez pas dans un virage trop serré.
Route entièrement verglacée
Si le sol est trop glissant, renoncez à la voiture et encore plus aux deux-roues. Reportez votre déplacement.
Pour aller plus loin
L'un des principaux acteurs, de la prévention du risque routier en France, Automobile Club Prévention (filiale d'Automobile Club Association) propose des formations qui vous aideront à la prendre la route en hiver en sécurité.
- Conduite en conditions dégradées : prendre conscience des risques sur la route et identifier les situations dangereuses liées aux conditions météorologiques ;
- Préparation à l'hiver : améliorer sa technique de conduite pour sa sécurité et celle des autres ;
- La Conduite Attitude© : prendre conscience des risques sur la route et de l'évitabilité de l'accident.
Plus d'informations à info@acprevention.fr ou au 01 40 68 38 60