L’effet Covid-19 sur la composition de l'essence

L’effet Covid-19 sur la composition de l'essence

La crise sanitaire bouscule jusqu’au contenu des cuves d’essence à la station-service. On vous explique pourquoi.

L'essence a ses saisons

La composition de l'essence et, notamment, son niveau de « volatilité » varie selon la période de l'année :

  • En hiver, l'essence doit être plus volatile pour faciliter le démarrage d'un moteur froid.
  • En été, l'essence doit être moins volatile pour éviter qu'elle ne s'évapore trop facilement avec des températures ambiantes plus élevées.

Le niveau de volatilité doit ainsi être moins important. La formulation des essences et le calendrier de distribution sont fixés par des arrêtés (1) :

    FireShot Capture 172 Arrêté du 23 décembre 1999 relatif aux caractéristiques du supercarbu www.legifrance .gouv .fr
    Source : Journal officiel - SP et SP95-E10

En pratique, aménager ce « calendrier » est possible. C'est notamment le cas quand les circonstances ne permettent pas d'écouler les volumes d'essence à temps d'une période à l'autre. C'est la situation que nous connaissons avec la crise de la covid-19.

Restrictions de circulation = baisse du trafic = baisse de la consommation d'essence.

La distribution du supercarburant SP « intersaison » est prolongée

La situation amène comme l'année dernière, à modifier les règles de la distribution et de la commercialisation d'essence.

Deux décisions ont été publiées au Journal officiel le 20 avril 2021 (2) :

  • Pour écouler les stocks, le supercarburant SP et le supercarburant SP95-E10 de qualité « intersaison »(D1 + A) peuvent être distribués et commercialisés exceptionnellement jusqu'au 30 mai 2021 (au lieu du 30 avril). 
  • L'obligation de commercialiser du supercarburant aux spécifications « été », qui s'applique normalement à partir du 1er mai, est ainsi reportée en conséquence.

Ceci et sans danger pour le véhicule qui peut cependant connaître quelques « inconforts » de conduite.

De possibles "désagréments" de conduite...

Un niveau de volatilité non adapté à la saison peut entraîner quelques désagréments à l'usage notamment pour les véhicules anciens encore équipés d'un carburateur.

L'usage d'une essence « intersaison » à une période de l'année où une formulation « été » devrait être commercialisée et utilisée peut entraîner quelques « ratés » notamment lors d'un redémarrage (entre deux courses par exemple). C'est le phénomène de « vapor lock ». Avec la chaleur ambiante et celle du moteur, l'essence s'évapore (trop). Des nappes de vapeur (ou tampons de vapeur) se forment et empêchent l'essence d'arriver.

Il ne s'agit pas d'une panne au sens technique du terme mais plutôt d'un ennui passager et ponctuel. Vous n'aurez pas besoin d'appeler un dépanneur mais juste à patienter quelques minutes le temps que la mécanique refroidisse.

...dont les consommateurs doivent être informés

Les décisions parues au Journal officiel prévoient que les distributeurs doivent informer leurs clients des « risques éventuels de dégradation du confort de conduite, notamment pour les véhicules encore équipés d'un carburateur, liés à l'utilisation de ce produit en cas de fortes chaleurs ». Les textes ne précisent pas les modalités d'information du consommateur.

Références :

(1)

(2)

© Adobestock

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